Tandis qu'une manifestation doit se tenir le 2 novembre 2003 pour défendre la liberté et la protection de la recherche sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), la fédération France Nature Environnement réitère dans un communiqué en date du 31 octobre 2003, son refus toute levée du moratoire européen. Bien que « n'étant pas opposée par principe aux recherches sur le génome » qu'elle juge « nécessaires pour élucider le fonctionnement du vivant », elle en appelle toutefois « à la conscience des chercheurs et des politiques ».
La fédération souhaite
« donner à la recherche fondamentale le temps et
les moyens de mieux les connaître, d'enrichir le savoir
plutôt que prendre le risque d'ouvrir la boite de Pandore
en autorisant ces produits expérimentaux dans les champs
et les assiettes ». Selon ses responsables, « la transgenèse
apparaît comme un procédé forçant les
processus du vivant ». Face aux accusations d'obscurantismes
dont ils font l'objet, ceux-ci dénoncent des propos tenus
par des « ignorants de la teneur du dossier OGM et de l'importance
de ses enjeux de
société ».
Pour les membres de France Nature Environnement, le marché
des OGM est du ressort de firmes « dont le but est d'accentuer
leur monopole sur des marchés captifs grâce au brevetage
du génome des espèces, alors que celui-ci devrait
être considéré comme inaliénable car
appartenant au patrimoine commun de l'humanité ».
Par conséquent, ils recommandent, « pour des raisons
de sécurité sanitaire alimentaire », un «
renforcement du moratoire portant sur les cultures transgéniques
et la suspension des importations de plantes transgéniques
destinées à l'alimentation animale, faute d'un étiquetage
des produits reposant sur une véritable traçabilité
». Selon eux, « aucune veille sanitaire spécifique
n'est possible faute d'une traçabilité significative
». Enfin, la fédération déplore qu'il
n'existe « aucun système de responsabilité
et de réparation des préjudices subis par les producteurs,
dont la spécificité des produits est altérée
par des contaminations de pollens porteurs de transgènes,
ou lors de manipulations au long de la filière ».
Source : © Milfeuille Presse Thomas Quéguiner