L'Ariège est le premier département de France où l'ensemble des organisations agricoles professionnelles, économiques, syndicales et consulaires, soutenues par les principaux élus du département, ont reconnu officiellement vouloir s'engager à ne pas cultiver d'OGM. Le député socialiste Henri Nayrou, signataire de l'accord « Ariège, Terre sans OGM », se félicite d'une décision en totale « adéquation avec l'image de nature et d'authenticité que véhicule le département ».
- Terre-net : Avec ce slogan
« Ariège, Terre sans OGM », votre département
se place une nouvelle fois aux première loges du combat
alter-mondialiste.
- Henri Nayrou : Effectivement,
nous estimons que la coexistence d'une filière OGM et non
OGM sur un même territoire n'est pas envisageable. Il est
actuellement impossible d'empêcher toute contamination accidentelle.
Mais le fait nouveau ici, c'est que tous les acteurs de la vie
agricole ariégeoise ont pris conscience que bien informer
le consommateur et être intransigeant sur certains points,
s'avérait nécessaire, rejoignant ainsi ceux qu'on
a trop souvent tendance à présenter comme une simple
cohorte de farfelu ariégeois. Seule la Confédération
Paysanne n'a pas souhaité signer l'accord. Elle n'acceptait
pas le fait qu'il ne prenne pas de position commune sur l'intérêt
ou non des OGM.
- Terre-net : Justement, pourquoi
ne pas afficher clairement son opposition ?
- Henri Nayrou : Qu'on
soit pour ou contre, là n'est pas la question. Nous ne
ferons jamais d'OGM, un point c'est tout. Après, on laisse
à chacun la liberté de choisir son camp. Le problème
de fond que pose les OGM n'a d'ailleurs jamais été
abordé. Vous savez, en 2002, lorsqu'un McDo a souhaité
s'installer à Saint-Girons, il y avait des anti-OGM et
des anti-McDo qui demandaient aux élus de prendre position.
J'ai alors repris le vieux slogan soixante-huitard : « Il
est interdit d'interdire ». Non, on ne veut tout simplement
pas en faire.
- Terre-net : En quoi, selon
vous, l'Ariège se doit de refuser toute culture d'OGM sur
ses terres ?
- Henri Nayrou : L'Ariège
n'a ni la capacité, ni l'intérêt de produire
comme les autres. Ses capacités sont exiguës par rapport
aux autres régions. Il faut donc se singulariser sur la
qualité, le paysage, les produits et l'alimentation. Nous
revendiquons le droit au libre choix de produire ou de consommer
sans OGM. Ainsi, on répond aux attentes des consommateurs,
en leur apportant des réponses en terme de qualité
et de traçabilité. Nous ne pouvons que les suivre
dans leur attente d'information sur la présence ou non
d'OGM dans leur assiette. Et puis, cette opération est
en parfaite adéquation avec l'image de nature et d'authenticité
que véhicule le département.
Source : © Milfeuille Presse