Rendez-vous annuel entre recherche et développement, les 10èmes 3R, Rencontres autour des Recherches sur les Ruminants, se sont tenues au Centre des Congrès de Paris-la Villette les 3 et 4 décembre 2003. Elles ont rassemblé près de 850 participants.
Qualifiées de "moment
irremplaçable" par Marion Guillou, directrice générale
de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), et
de "vitrine de collaborations dans le secteur des ruminants"
par Claude Allo, directeur général de l'Institut
de l'Elevage, ces 10èmes 3R ont permis de tirer un bilan
très positif de dix ans de partenariat entre l'INRA et
l'Institut de l'Elevage.
Pour la première fois, la génomique animale
qualifiée de "nouveau regard sur le vivant ancré
dans la technologie", selon l'expression de Jean-Michel Elsen,
directeur scientifique à l'INRA , a occupé
une large place dans les débats. Ainsi, le programme AGENAE,
né il y a tout juste un an, était au cur de la rencontre
"génomique" animée par Didier Boichard
(INRA), Serge Paran (UNCEIA), Jean-Paul Jamet (interprofession
laitière), Jean-Louis Bignon (interprofession viande bovine
et ovine) aux côtés de Christian Valin (INRA).
Groupement d'intérêt scientifique, dirigé
à parité par la recherche publique (INRA, CIRAD)
et la profession, AGENAE a pour objectif de piloter des programmes
de recherche sur la génomique et ses applications dans
les filières animales, afin de permettre notamment à
la sélection animale française de conserver les
places acquises au niveau mondial grâce à la génétique
quantitative.
La connaissance des flux d'azote
Présentes dans l'ensemble
des sessions de ces 10èmes 3R, les préoccupations
des éleveurs et des filières se sont plus particulièrement
exprimées dans les communications portant sur des thèmes
tels que le travail (suppression d'une traite par jour), l'alimentation
(autonomie protéique des exploitations), la reproduction,
les qualités hygiénique et organoleptique des produits,
la santé des animaux et les stratégies sanitaires,
la réforme de la PAC et la protection de l'environnement.
Sur ce dernier thème, les travaux de la recherche et du
développement ont permis d'importantes avancées
sur la connaissance des flux d'azote, tant à l'échelle
de l'exploitation qu'au niveau du bassin versant. Les essais conduits
sur des systèmes complets en stations expérimentales
soulignent qu'une réduction importante des pertes en azote
vers l'environnement est souvent possible par l'optimisation des
pratiques sans changement majeur des systèmes de production.
Ceci devrait permettre d'atteindre une concentration en nitrates
voisine de 50 mg par litre d'eau drainant sous les parcelles.
Source : © Milfeuille Presse
Thomas Quéguiner