Défense des essais OGM - Les chercheurs qui ont soutenu José Bové ripostent et souhaitent "ouvrir la recherche"
01/10/2003 - 6h00 (FR)

A. Filhol

 

En réponse à la pétition defendonslarecherche.free.fr des défenseurs des essais OGM, les signataires des lettres envoyées au Président de la République en juillet dernier pour demander la grâce de José Bové, souhaitent "ouvrir la recherche" et recueillir les nouvelles signatures à leur "lettre ouverte nationale" via le nouveau site internet ouvronslarecherche.free.fr

Ces quelques 700 chercheurs appellent en effet à un débat public portant "sur la prise en compte des aspirations de la société dans la définition de leurs programmes de recherche, notamment en biotechnologie". Ils proposent ainsi que leurs ministères de tutelle saisissent la Commission Nationale du Débat Public " afin que des moyens soient engagés pour la tenue d'un débat de qualité, à l'instar de celui organisé cette année en Grande Bretagne" (voir le site gmpublicdebate.org ).

De leur point de vue, une recherche scientifique de qualité doit aider la société civile à faire des choix éclairés, "ce qui présuppose d'être à son écoute pour qu'elle soit partie prenante des décisions concernant les objectifs et l'utilisation des résultats". Ces chercheurs "mettent en garde" contre les conditions des partenariats que la recherche publique développe avec des industries de biotechnologie, "dans la mesure où elles compromettent la crédibilité d'une expertise indépendante". Les signataires de cette pétition contestent également le potentiel de ces biotechnologies pour la souveraineté et la sécurité alimentaire des pays dey Sud, "dans la mesure où elles enferment les paysans dans la dépendance de quelques industriels des semences et des produits pharmaceutiques". Enfin, ces chercheurs reconnaissent de ce fait une fonction "d'alerte salutaire" aux actions menées contre les essais OGM en plein champ, "faute d'une mise en application du principe de précaution". Pour eux ces essais peuvent être considérés aujourd'hui "comme des pratiques à risque, car porteuses d'incertitudes et d'irréversibilités non encore évaluées".

Source : © Milfeuille Presse A. Filhol