Des chercheurs veulent libérer Bové
Plus de 600 scientifiques militent pour la libération de José Bové. A leurs yeux, son incarcération représente un "déni" de débat sur les OGM.
Quelque 622 chercheurs et universitaires ont annoncé mardi avoir signé une lettre ouverte à Jacques Chirac. Ils demandent la libération "la plus rapide possible" de José Bové, incarcéré depuis le 22 juin à la prison de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault).
Un "déni" de débat
Les pétitionnaires entendent "amplifier leur demande" de libération, "au nom de leur implication dans le débat sur le développement durable et les perspectives des biotechnologies", estimant en outre "nettement insuffisante" la grâce partielle de deux mois accordée par Jacques Chirac, selon leur communiqué.
Plus de 70 directeurs de recherche et professeurs d'enseignement supérieur ont signé la lettre adressée au Président Chirac le 7 juillet par des chercheurs du Cirad de Montpellier (Centre international de la recherche agronomique pour le développement). Dans cette lettre, ces chercheurs estiment que l'incarcération du leader de la Confédération paysanne est un "déni" du débat sur les OGM et la sécurité alimentaire et qualifient la sanction contre le syndicaliste paysan (10 mois initialement) de "tout à fait disproportionnée".
"Absence de pressions"
"Nous communiquons ces noms pour montrer qu'on ne veut pas rester anonymes", a expliqué à l'AFP Michel Meuret, chercheur à l'INRA et coordinateur de l'initiative, précisant que parmi les signataires figurent des spécialistes des sciences du vivant, de l'écologie à la génétique et à la biologie du développement. Ceux-ci "ne sont pas du tout marginalisés mais au contraire dirigent pour certains, des équipes de plusieurs dizaines de personnes", a précisé le chercheur. Lequel se félicite de "l'absence de pressions" exercées sur eux dans les institutions comme le Cirad, l'INRA, le CNRS, l'Inserm ou l'IRD (Institut pour la Recherche et le développement).
Le parquet opposé à un aménagement
de peine pour José Bové
Le procureur adjoint du parquet de Montpellier s'est opposé
mardi devant la juge d'application des peines à un aménagement
de peine réclamé par José Bové, estimant
que celui-ci a déjà bénéficié
du droit de grâce de Jacques Chirac. Au cours d'une réunion
de deux heures avec la juge, le procureur adjoint du parquet de
Montpellier André Dutil a estimé que M. Bové
"a déjà bénéficié du droit
de grâce exercé par le président de la République"
qui a signé un décret "fixant les limites de
l'indulgence accordée au requérant", a rapporté
son avocat Me Roux à la presse, devant la prison où
étaient réunis quelques militants de la Confédération
paysanne.