La ministre déléguée à la Recherche, Claudie Haigneré, a apporté, mardi 16 décembre 2003 à Clermont-Ferrand, son soutien aux expérimentations en plein champ d'organismes génétiquement modifiés (OGM) menées à des fins de recherche médicale.
"Nous sommes ici en présence
d'une recherche intéressante avec la possibilité
de produire, avec sûreté, une molécule qui
permettra d'apporter un traitement performant à des enfants
qui souffrent" a déclaré Claudie Haigneré
en visitant la société française Meristhem
Therapeutics.
Installée à Clermont-Ferrand, cette société
cultive actuellement du maïs génétiquement
modifié destiné à commercialiser à
l'horizon 2007-2008 un nouveau médicament, la lipase gastrique,
capable de lutter contre les troubles digestifs des patients atteints
de mucoviscidose.
Dans la nuit de 14 au 15 août dernier, une parcelle de 3.000
m2 de ce maïs, appartenant à Meristem, avait été
détruite sans que cette action ne soit renvendiquée.
"Sur la question des OGM, le gouvernement a voulu jouer au
maximum la transparence et la traçabilité afin que
le choix final puisse revenir au citoyen", a souligné
la ministre ajoutant que dans le domaine de la transgénèse,
"les risques n'ont toujours pas été démontrés".
Dans une interview au Figaro le 25 octobre, Mme Haigneré
n'avait pas exclu que les forces de l'ordre puissent intervenir
pour protéger des cultures expérimentales transgéniques
"au moins temporairement autour des champs sensibles (...)
en mettant en place, par exemple, des patrouilles de surveillance".
Source : © AFP
La ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles technologies est venue, à Clermont-Ferrand, à la rencontre de la recherche en Auvergne. Elle a aussi visité le laboratoire Meristem, victime d'un commando anti-OGM cet été
«Le gouvernement entend
établir un dialogue avec transparence, en toute sûreté,
de ce qui est encore mal connu dans les bénéfices
qu'il peut apporter, alors qu'on a beaucoup dit sur des risques
qui n'ont jamais été démontrés
». Claudie Haigneré, ministre déléguée
à la Recherche et aux Nouvelles techniologies a visité,
hier, les laboratoires Meristem Therapeutics, à Clermont-Ferrand.
On se souvient qu'en août dernier, ces laboratoires ont
été victimes d'un commando anti-OGM qui a détruit
un champs de maïs d'une superficie de 3 000 m2, destiné
à la production de lipase gastrique.
« J'ai choisi d'être
avec vous »
Ce futur médicament,
en cours de validation, doit permettre de lutter contre les troubles
digestifs des personnes atteintes de mucoviscidose Claudie Haigneré
a été reçue par Bertrand Mérot, Pdg
de Meristhem Therapeutics, à qui elle apporte ainsi un
soutien éclatant : « J'ai accepté volontiers
de venir vous visiter, et j'ai saisi toute l'importance de l'évolution
des biotechnologies, particulièrement ici avec le développement
d'une filière agro-pharmaceutique inédite, que vous
développez dans des conditions difficiles ».
« Cette recherche est essentielle pour la France et l'Europe.
Nous devons nous entourer d'une méthodologie la plus stricte,
et il est important que cette recherche existe. J'ai choisi d'être
avec vous aujourd'hui en pleine connaissance de ce que vous apportez
aux enfants, et aussi aux productions agricoles », poursuivait-elle.
La ministre a demandé où en était l'enquête
contre les anti-OGM ayant détruit les cultures près
d'Issoire cet été et qui n'ont pas revendiqué
leur geste. Il semble que la gendarmerie suit deux pistes, dont
l'une serait porteuse Claudie Haigneré a donc passé
la journée d'hier à Clermont-Ferrand, à la
rencontre de la recherche principalement publique. Elle a débuté
son déplacement par une visite du campus universitaire
des Cézeaux, où elle s'est rendue dans les locaux
du LASMEA (Laboratoire des sciences et matériaux de l'électronique
et de l'automatique), et du CNEP (Centre national d'évaluation
et de photo-protection).
Après la recherche menée par l'université
Blaise-Pascal, même démarche avec l'université
d'Auvergne. La ministre a découvert, à proximité
du CHU, les locaux communs de l'Unité de recherche mixte
484 (le tout nouveau laboratoire de nutrition humaine) et de l'INSERM.
Elle s'est également rendue sur le site de l'INRA proche
de l'aéroport clermontois, où se trouve le laboratoire
d'amélioration et de santé des plantes
JEAN-JACQUES ARÈNE
Source : Le progrès de Lyon