Le Pr Gilles-Eric Séralini, chercheur à l'Université de Caen, a dénoncé jeudi 16 octobre 2003, l'"opacité" de la Commission du génie biomoléculaire (CGB), chargée d'évaluer les OGM (organismes génétiquement modifiés) avant autorisation par le gouvernement.
M. Séralini, membre de la Commission depuis 1998, met
en cause dans un communiqué son fonctionnement, à
la veille de la publication du rapport annuel par son président,
Marc Fellous. "Voilà presque trois ans qu'aucun représentant
des associations de défense de l'environnement n'est présent
aux réunions mensuelles, et presque deux ans qu'aucun
représentant des associations de consommateurs n'est là
pour voter", affirme M. Séralini. Les deux postes
de représentants de la société civile (sur
18) sont restés vacants du fait de délais "anormaux"
pris par la commission pour trouver des représentants,
puis par le ministère de l'Agriculture pour les nommer,
selon lui.
Le président de la commission, Marc Fellous, a contesté
cette version auprès de l'AFP. "Ce sont les associations
qui ne nous envoient pas de représentants car le travail
se révèle extrêmement prenant", indique-t-il.
M. Séralini, qui préside aussi le conseil scientifique
de la CRII-GEN, une association proche des écologistes,
demande que les procès verbaux des réunions de
la Commission soient rendus publics. "Les industriels souhaitent
que ces débats restent confidentiels", a indiqué
M.Fellous.
Le manque de transparence de la CGB a été pointé
en 1998 par la Conférence de citoyens sur les OGM, puis
en 2002 lors du débat public organisé par le gouvernement
Jospin. Le ministère de l'Agriculture envisage de créer
deux instances séparées, l'une pour les experts,
l'autre pour la société civile. "Il est important
de conserver un regard extérieur sur la science",
souligne pour sa part M. Séralini, appelant à une
"meilleure représentation des consommateurs et associations
dans les commissions scientifiques".
Source : © AFP