Le géant américain de l'industrie agroalimentaire Monsanto, pionnier dans le domaine des cultures génétiquement modifiées (OGM), a annoncé son retrait du marché européen des semences de céréales, tout en démentant que sa décision soit liée au moratoire de l'Union européenne sur les cultures transgéniques à des fins commerciales.
Monsanto a indiqué mercredi soir la fermeture de son
quartier général des céréales pour
l'Europe, implanté à Cambridge, à l'est de
Londres. "En plus du site de Cambridge, sont également
affectées les stations de reproduction basées en
France, en Allemagne et en République tchèque",
a annoncé le groupe dans un communiqué.
Cette mesure "résulte d'une décision stratégique
de la direction du groupe Monsanto de réajuster l'activité
afin de la concentrer sur (des) projets qui auront la meilleure
capitalisation sur son marché et ses forces technologiques",
selon la même source.
Le groupe "a noté que la croissance attendue de l'introduction
de semences de blé hybrides, l'une des principales raisons
de l'achat de cette activité en 1998, ne s'était
pas concrétisée". Monsanto a ajouté
qu'il allait immédiatement chercher un acquéreur
pour tout ou partie de son activité de semences de céréales
en Europe.
Le directeur général du groupe pour l'Europe du
nord, Jeff Cox, a indiqué que Monsanto devait économiser
108 millions de dollars et allait licencier un employé
sur onze dans le monde, selon le quotidien britannique The Daily
Telegraph.
Cette information intervient alors que le gouvernement britannique
a publié jeudi dernier les résultats de trois années
de tests de cultures transgéniques en plein champs, concernant
le colza, la betterave à sucre et le maïs.
Le Parlement européen a adopté en juillet une directive
approuvant la vente d'aliments contenant des OGM dans cinq ans,
à condition que ceux qui contiennent 0,9% d'OGM ou plus
soient clairement étiquetés. Mais les Etats-Unis
ont déposé une plainte en juin devant l'Organisation
mondiale du Commerce (OMC), affirmant que le moratoire de cinq
ans de l'UE les privait d'un marché potentiel de 300 millions
de dollars.
Source : © AFP