Des négociations sur des projets de plantation de forêts pour favoriser le stockage des gaz à effet de serre butaient mardi matin sur les espèces d'arbres génétiquement modifiées, selon des diplomates participant à une conférence de l'ONU sur le changement climatique à Milan.
Les arbres ont pour propriété de stocker des gaz
à effet de serre, notamment du CO2, lorsqu'ils sont en
croissance, puis de les rejeter dans l'atmosphère. Les
négociations portent sur les règles de comptabilité
de ce stockage dans les projets d'investissements forestiers des
pays du Nord dans les pays du Sud.
Elles entrent dans le cadre de la mise au point des ultimes règles
d'application du protocole de Kyoto, qui impose des réductions
de gaz à effet de serre aux pays industriels à l'horizon
2008-2012.
Un mécanisme du protocole autorise les pays industriels
à faire des investissements "propres" au Sud
et à comptabiliser à leur profit les émissions
de gaz à effet de serre qui auront été évitées
ainsi à l'atmosphère.
L'inclusion de projets de boisement et de reboisement dans ce
"Mécanisme de développement propre" (MDP,
CDM en anglais) a été décidée lors
des accords de Bonn (juillet 2001) et Marrakech (novembre 2001)
qui ont sauvé le
protocole de Kyoto après son rejet par le président
George W. Bush quelques mois plus tôt. Les principaux camps
aux négociations, Européens, autres pays du Nord
et G-77 (pays en développement), se sont mis d'accord à
Milan sur la "non-permanence" des projets forestiers
et sur l'octroi de "crédits d'émission temporaires"
aux investisseurs.
La question est maintenant de savoir si des espèces
non endémiques aux pays où ces investissements seront
réalisés pourront être plantées, notamment
des arbres génétiquement modifiés (OGM) en
vue d'accélérer leur croissance.
Selon des diplomates, un accord à l'arraché est
souhaité dans la journée pour éviter que
le dossier ne remonte aux ministres de l'Environnement, attendus
à Milan pour deux jours de consultations et de tables rondes,
mercredi et jeudi.
L'accord entre négociateurs devra encore formalisé
en séance plénière vendredi à la fin
de la conférence, qui s'était ouverte le 1er décembre.
Il est jugé "très important" par les Européens,
une impasse "pouvant donner
des arguments supplémentaires" aux adversaires russes
du protocole de Kyoto. L'entrée en vigueur du protocole
est suspendue au feu vert de la Russie depuis la défection
américaine en raison des règles de ratification
de l'accord.
Source : © AFP