OGM - Après le 18 avril 2004, les étiquettes seront encore plus fiables

AFP 07/11/2003 - 18h38 (FR)

Les industriels agro-alimentaires ont jusqu'au 18 avril 2004 pour parfaire leurs étiquettes à propos de la présence ou non d'OGM, indique la nouvelle réglementation européenne sur l'étiquetage et la traçabilité des aliments transgéniques, entrée en vigueur vendredi 7 novembre 2003.

En outre, l'entrée en vigueur de cette réglementation vendredi lève l'opposition de principe de plusieurs pays membres à l'importation de nouveaux OGM. Les Quinze examineront lundi une première demande pour un maïs doux du groupe suisse Syngenta (ex Novartis).
Depuis 1998, les industriels alimentaires devaient déjà indiquer sur leurs étiquettes si un produit contenait des OGM, a expliqué Thierry Geslin, directeur qualité de l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA). Ils sont donc largement préparés et modifieront peu leur pratique.
La nouvelle réglementation précise cependant trois points : D'abord le seuil à partir duquel un aliment doit porter la mention "contient tel ingrédient génétiquement modifié" est légèrement abaissé, à 0,9% sur chaque ingrédient contre 1% jusqu'ici. Ce seuil autorise la contamination fortuite.
Ensuite, certains ingrédients très transformés, comme le sirop de glucose d'amidon de maïs, doivent désormais être mentionnés comme OGM si le produit d'origine l'est. Juqu'ici ce n'était pas requis, car ces produits sont si purifiés que les éléments transgéniques sont indécelables.
Enfin, la responsabilité des fabricants est organisée en cascade: chaque opérateur ayant un produit OGM doit passer l'information au suivant tout au long de la chaîne de fabrication. Cela implique une parfaite traçabilité. "Déjà maintenant, quand la mention OGM n'apparaît pas sur une étiquette, c'est que le produit n'en contient pas, non que leur présence est incertaine ou cachée", a martelé M. Geslin.
Interdiction aussi d'écrire "peut contenir" des OGM, a-t-il dit. "Actuellement en France on ne trouve presque aucune étiquette avec mention OGM, bien qu'elle soit obligatoire en ce cas. C'est que les entreprises ont compris que les clients n'en veulent pas, et quasiment aucune ne compte en vendre", a expiqué M. Geslin. "Mais il y a tellement peu de produits avec la mention OGM que les consommateurs croient qu'on les leur cache", a-t-il relevé.
Il est vrai que certaines marques, comme des maïs doux de marque américaine, ont décidé de mentionner explicitement que leurs boîtes ne contiennent pas d'OGM, craignant d'être suspectes. Mais cela n'a rien d'obligatoire. L'ANIA prépare actuellement pour ses adhérents un guide d'application de la réglementation.

Source : © AFP